《Mhaieiyu - Arc 1: Le Syndicat [French]》 Chapitre 1: La Jour se Lève Mhaieiyu Arc 1, Chapitre 1 La Jour se L¨¨ve Si la puanteur de la foule des passants et la pollution qui assombrit le ciel de cette ville ne pouvaient ne m¨ºme que vendre son image, s?rement l''abandon du corporatisme dans son fonctionnement, l''agitation d''une soci¨¦t¨¦ muette et d¨¦bord¨¦e, et les regards horrifi¨¦s des enfants et autres ¨ºtres inf¨¦rieurs aux agents qui patrouillaient dans les rues l''auraient fait, appliquant sans piti¨¦ leurs lois douteuses. Une journ¨¦e dans les pr¨¦s ¨¦tait souhaitable, non, n¨¦cessaire. L''air ¨¦tait si enivrant ¨¤ l''int¨¦rieur et ¨¤ proximit¨¦ des fronti¨¨res de la ville qu''on aurait dit qu''il essayait d''¨¦touffer quiconque osait le respirer. L''air frais ¨¦tait presque inexistant, assimil¨¦ par la puanteur produite par les raffineries envahissantes. Un m¨¦lange d''odeurs m¨¦caniques, de pollution, de sueur et, ¨¤ certains endroits, de sang. La violence n''est pas devenue la r¨¦ponse ici; plut?t, l''ultimatum c''¨¦tait produit. La bont¨¦ de l''amour maternel longtemps oubli¨¦e par l''heureux age de la maturit¨¦, ou malheureusement et plus vraisemblablement de l''adolescence. Que ce soit les tyranniques Sindi qui suspectent, les rebelles maraudeur de la for¨ºt qui interceptent ou les criminels Urchins qui attaquent¡­ peu importe qui quand il s''agit de quelque chose comme ?a. Soit vous vous ¨ºtes battu pour votre survie, soit vous avez perdu la raison ou vous avez ¨¦t¨¦ tuer. Cela devient un cercle vicieux, visc¨¦ral, qu''il ne vous laisserai m¨ºme le temps de prendre un souffle. Au sommet de l''un des nombreux toits du gratte-ciel en cascade, se moquant des cieux avec sa taille, ¨¦tait assis un homme v¨ºtu d''une veste en cuir gris en lambeaux,avec le reste de sa tenue assortie. Ses doublures ¨¦taient cribl¨¦es de trous, de coupures et de taches qui ne pouvaient ou ne voulaient jamais ¨ºtre lav¨¦es ou r¨¦par¨¦es. Il dorma sans pr¨¦occupation, contre le bloc d''entr¨¦e d''un ascenseur au plafond, ¨¤ c?t¨¦ d''un pr¨¦cipice dangereusement non prot¨¦g¨¦ contre les chutes accidentelles. Ceux qui souhaitaient s''aventurer ¨¤ de telles hauteurs ne tombaient jamais involontairement. Il semblait presque tentant de contempler l''ab?me de la stagnation sociale, invitant sa souffrance ¨¤ s''arr¨ºter aussi vite qu''elle ¨¦tait venue. "?a ne ferait pas une putain de diff¨¦rence de toute fa?on," grommela-t-il, sa voix rocailleuse se tendant alors qu''il se r¨¦veillait d''une profonde r¨¦flexion. L''homme semblait ¨ºtre dans la cinquantaine, les nombreuses cicatrices et rides qui ornaient son visage r¨¦v¨¦laient presque le jeune homme qui l''avait abandonn¨¦. Il gardait ¨¤ peine ses cheveux grossiers, noirs et ¨¦bouriff¨¦s qui tombaient ¨¦pais et longs sur ses ¨¦paules. Il se leva avec un grognement de douleur, s''approchant du bord de la colossale falaise m¨¦tallique, avant de s''asseoir presque n¨¦gligemment sur son extr¨¦mit¨¦. ¡ª Je me demande combien¡­ ¡ª se demanda-t-il tout bas en prenant dans ses mains une bouteille d''une boisson alcoolis¨¦e impudiquement marqu¨¦e de messages de bonnes promesses et d''un visage souriant, comme pour ajouter du sel ¨¤ la blessure psychologique du d¨¦sesp¨¦r¨¦ qui buvait de lui. Apr¨¨s quelques secondes de contemplation, l''homme enroula ses dents inhabituellement pointues autour de l''embout buccal en verre, mordant avec une forte torsion de ses machoires. Du sang coula de sa bouche, mais un crachat rapide ¨¦tait tout ce qu''il voulait faire en r¨¦ponse, avant d''avaler le liquide d¨¦sormais dangereux aussi n¨¦gligemment qu''il l''entendait. Une fois vid¨¦, il regarda pensivement la bouteille vide, fixant son visage sur le reflet flou. ? Vas-y Victus, enjaille moi.Tu ne m''as pas encore atteint, marmonna-t-il ¨¤ voix basse ¨¤ personne en particulier, levant le bras pour jeter la bouteille en enfer, mais ne s''arr¨ºtant qu''au dernier moment. Certes, tout malchanceux victime de sa chute finirait par mourir, alors il a sagement choisi de le placer parmi les nombreuses autres boissons finies qui jonchaient le rack. Avec un soupir presque imperceptible, elle se leva une fois de plus, regardant le soleil se coucher sur l''horizon nuageux. ? Je peux presque te voir maintenant, Moon. Il se sourit ¨¤ lui-m¨ºme, ¨¦cartant les membres, comme s''il anticipait un calin, avant de s''effondrer en avant. ? ? ? ? Marchant ¨¤ travers le feuillage d''une for¨ºt calme couverte de canop¨¦e se trouvait un jeune homme approchant de l''age adulte, ¨¤ la recherche de restes de la nourriture qu''un sous-bois abondant pouvait fournir. L''humble silence n''¨¦tait rompu que par ses pas doux sur le chemin imparfait, les feuilles et les batons claquant sous la semelle de ses chaussures. Il semblait affam¨¦, mais pas enti¨¨rement mal nourri. Sa peau pale ¨¦tait toujours lisse au toucher, sans cicatrices visibles pour faire allusion ¨¤ sa forme sous la doublure d''un sweat ¨¤ capuche noir et d''un jean bleu d¨¦contract¨¦. Le seul ornement qui lui parut ¨¦trange ¨¦tait un rasoir en acier noir ¨¤ bord cramoisi, pli¨¦ et suspendu ¨¤ sa ceinture. Ses cheveux n¨¦glig¨¦s ¨¦taient d''un argent terne qui s''enroulait autour de sa t¨ºte et cachait les c?t¨¦s de son visage, sa frange d¨¦passant ses sourcils. Malgr¨¦ sa situation, il arborait un l¨¦ger sourire. La for¨ºt ¨¦tait un lieu de tranquillit¨¦. Cela le d¨¦tendait d''¨ºtre loin du chaos des citadins motiv¨¦s par le travail parmi lesquels il vivait. Tombant sur un genou, il prit l''arme extravagante et abaissa la lame sur les racines expos¨¦es d''une plante. Apr¨¨s avoir d¨¦coup¨¦ l''herbe m¨¦dicinale, il l''a plac¨¦e dans un sac et a continu¨¦ son chemin. Apr¨¨s quelques heures ¨¤ chercher de petits restes, l''adolescent s''est assis ¨¤ c?t¨¦ d''un arbre et a d¨¦cid¨¦ de se reposer. Avec une inspiration avide, il respira la nature autour de lui, dessinant un doux sourire ¨¤ travers son regard admiratif. Le doux calme qui l''enveloppait d¨¦tendit son corps, jusqu''¨¤ ce que les hurlements de douleur d''un animal sauvage transpercent le paysage. Dans des circonstances normales, l''instinct d''une recrue aurait ¨¦t¨¦ de courir dans la direction oppos¨¦e d''un danger clair et pr¨¦sent. Que pouvait faire un enfant seul contre une menace assez forte pour abattre n''importe quelle b¨ºte redoutable qui venait d''appeler ¨¤ l''aide ? Mais quand il s''est lev¨¦ pour s''enfuir, le gar?on s''est fig¨¦. Il attendit quelques secondes avant d''entendre ¨¤ nouveau la b¨ºte. Plus perspicace maintenant, il r¨¦alisa que le hurlement de panique provenait de ce qui ¨¦tait probablement un nouveau-n¨¦, et ¨¤ quel point cela lui faisait mal au ventre de laisser une telle cr¨¦ature derri¨¨re lui ! Avec un reniflement frustr¨¦ et une d¨¦glutition nerveuse, il sortit la seule arme de sa ceinture et la pr¨¦para maladroitement. Inspirant profond¨¦ment, il se mit ¨¤ courir vers la source du bruit. En approchant de l''¨¦picentre de celui-ci, le gar?on se sentait de plus en plus nerveux. En partie ¨¤ cause de l''environnement dans lequel il avait ¨¦t¨¦ ¨¦lev¨¦, il n''avait jamais ¨¦t¨¦ le genre de personne qui se serait impliqu¨¦e dans une confrontation ¨¤ moins que sa propre vie ne soit menac¨¦e. Pourtant, il a continu¨¦; les hautes herbes se s¨¦par¨¨rent et s''¨¦cras¨¨rent sous ses pieds alors qu''il se dirigeait vers les cris. Apr¨¨s avoir entendu un dernier cri path¨¦tique, il fit un tour rapide pour se r¨¦aligner. Sa respiration devint superficielle, faible et rauque ¨¤ mesure qu''il s''approchait. Son pas ralentit r¨¦guli¨¨rement et s''adoucit lorsqu''il atteignit le lieu de la perturbation. Une fois en vue de la lisi¨¨re de la clairi¨¨re qui allait s?rement marquer son destin, il s''arr¨ºta compl¨¨tement. Sa respiration ralentit en de courts coups silencieux alors que l''adr¨¦naline parcourait ses veines. Avec un dernier moment d''h¨¦sitation, il ¨¦carta le feuillage qui obstruait sa vue. Devant lui se tenait un monstrueux chien noir, les dents d¨¦couvertes et ac¨¦r¨¦es comme des rasoirs. L''animal ¨¦tait d''une taille intimidante, plus d''un m¨¨tre de haut, alors qu''il se cambrait au-dessus de sa proie. Avec un beuglement intimid¨¦ ¨¦tait assis un chien plus petit avec une fourrure blanche comme neige, mousseuse et brillante. Il semblait beaucoup plus petit de taille, debout ¨¤ un demi-m¨¨tre tout au plus, tandis que sa musculature semblait sous-d¨¦velopp¨¦e en comparaison. Malgr¨¦ ce fait, le gar?on savait qu''il suffirait d''une morsure bien plac¨¦e ¨¤ la gorge pour que le batard inf¨¦rieur mette fin ¨¤ son existence m¨ºme. Le plus petit des deux ¨¦tait clairement bless¨¦, effray¨¦ et impuissant. M¨ºme s''il pouvait maintenant faire demi-tour et s''¨¦loigner, il se sentait oblig¨¦ de se battre pour la survie de cette malheureuse cr¨¦ature. Au moins, cela ne ferait que montrer que la vision r¨¦trograde de ce monde sur la moralit¨¦ ¨¦tait erron¨¦e. Alors qu''il sentait le grand monstre acc¨¦l¨¦rer pour se pr¨¦cipiter sur sa cible une derni¨¨re fois, le gar?on cria et chargea ¨¤ travers le buisson, courant vers l''avant avec un couteau ¨¤ la main. La b¨ºte se retourna, surprise mais inflexible. Le gar?on s''est rendu compte qu''il n''avait absolument aucune exp¨¦rience offensive avec l''arme, sa seule d¨¦termination lui ordonnant de poignarder sans relache le monstre aussi longtemps qu''il le pouvait. Avant que l''humain ne puisse porter un coup d¨¦cisif, la b¨ºte bondit en avant et frappa le gar?on de ses ¨¦normes pattes arri¨¨re, l''envoyant voler plusieurs m¨¨tres en arri¨¨re. Le couteau a vol¨¦ de ses mains, mais quelques secondes plus tard, la lame a disparu dans un bref ¨¦clair, avant de revenir comme par magie dans sa ceinture, attach¨¦e ¨¤ l''ame de son propri¨¦taire. Le gar?on g¨¦mit douloureusement, se relevant avec une l¨¦g¨¨re difficult¨¦ malgr¨¦ l''impact. Se retournant rapidement, il eut ¨¤ peine un aper?u de son agresseur avant d''¨ºtre projet¨¦ au sol, alors que le chien rugissait avec un volume si f¨¦roce qu''il secoua l''adolescent jusqu''au c?ur. Rampant d¨¦sesp¨¦r¨¦ment de la m¨ºl¨¦e, le gar?on a ¨¦t¨¦ bloqu¨¦ par un arbre, rendant tout espoir d''¨¦vasion impossible. Alors que la mort approchait avidement, le gar?on sortit une fois de plus le couteau de sa ceinture et le tint tremblant devant lui pour tout le bien que cela lui ferait. Ouvrant ses m¨¦chantes machoires, la b¨ºte se pr¨¦cipita en avant avec l''intention de tuer. Voyant le destin dans son museau ¨¦carlate, l''adolescent poussa faiblement la lame vers l''avant et s''¨¦loigna¡­ mais avant de rencontrer la mort, le son de la b¨ºte hurlant de douleur atteignit ses oreilles. Ouvrant les yeux, il vit que le petit canid¨¦ bless¨¦ ne s''¨¦tait pas encore enfui quand il en eut l''occasion. Au lieu de cela, il bondit sur son agresseur, mordant courageusement la patte arri¨¨re de la b¨ºte. Saisissant l''occasion, le gar?on ne perdit pas de temps ¨¤ poignarder le nez de la cr¨¦ature, la faisant grogner de douleur et de spasmes. Il donna un coup de pied vers la bordure des arbres, secouant la t¨ºte pour apaiser l''agonie chauff¨¦e ¨¤ blanc qui coulait sur son visage ensanglant¨¦. Le couteau s''¨¦tait enfonc¨¦ dans les blessures fra?ches de la b¨ºte, mais alors qu''il tr¨¦buchait vers la ligne de v¨¦g¨¦tation, la lame r¨¦apparut une fois de plus dans la ceinture du gar?on. R¨¦alisant que son d¨¦fenseur ¨¦tait immobile ¨¤ proximit¨¦, l''adolescent sauta du sol pour porter secours. Ramassant rapidement le nouveau-n¨¦ gravement affaibli, elle se pr¨¦cipita dans la premi¨¨re direction al¨¦atoire qu''elle put. Son c?ur battait follement dans sa poitrine, sa respiration avait du mal ¨¤ se retenir alors qu''elle courait pour sauver sa vie avec un poids important dans ses bras. Malgr¨¦ l''effort, il ¨¦tait douloureusement conscient que son rythme ralentissait et que le danger les mena?ait. N''ayant pas le choix, il a continu¨¦ ¨¤ courir vers l''avant. Il pouvait facilement laisser tomber l''animal dans ses bras, mais chaque fibre de son corps l''interdisait, oblig¨¦ de prot¨¦ger la cr¨¦ature qui lui avait sauv¨¦ la vie. Des larmes de frustration et de peur lui mont¨¨rent aux yeux et brouill¨¨rent sa vision. Avec une vigueur renouvel¨¦e, rempli d''adr¨¦naline, il a couru en avant, optant pour des rebondissements al¨¦atoires dans l''espoir de perdre son poursuivant. Tout ¨¦tait en vain. Par-dessus les coups paralysants qui se formaient sur sa t¨ºte, il entendit le monstre galoper, puis le hal¨¨tement de sa charge finale.Juste au moment o¨´ le souffle chaud de la b¨ºte montait dans le dos du gar?on, un coup de feu aussi fort qu''un canon de canon secoua l''air, faisant bondir le gar?on au sol et prot¨¦ger son sauveur avant qu''un fracas tonitruant ne secoue toute la for¨ºt. Alors qu''un silence assourdissant flottait dans l''air, le jeune homme leva son visage pale pour voir que la b¨ºte qui avait attaqu¨¦ le couple avec tant d''acharnement ¨¦tait morte ¨¤ quelques m¨¨tres de l¨¤. ? Ne sois pas si abasourdi, mon gar?on. Surpris, le gar?on leva les yeux vers un arbre voisin et vit un homme v¨ºtu de fourrure grise ricanant tout seul alors qu''il se tenait en ¨¦quilibre sur une branche dense. Ils mangent de la peur ?, a-t-il ajout¨¦, la voix vitreuse d''alcool. Tombant de son perchoir avec un bruit sourd, il s''avan?a vers le gar?on, qui remarqua l''¨¦clat d''un fer ¨¤ repasser ¨¤ sa ceinture. Soudainement effray¨¦, il enfouit une fois de plus son visage, couvrant le chien bless¨¦ de mani¨¨re protectrice. L''Homme avait une taille imposante de pr¨¨s de deux m¨¨tres, qui dominait facilement la plupart des autres humains ; un fait qui n''a gu¨¨re calm¨¦ les victimes ou les innocents. Expirant, roulant des yeux, l''Homme s''approcha de la b¨ºte d¨¦chue et s''agenouilla pour inspecter son ouvrage sanglant. Il est mort. Tu peux arr¨ºter de baisser les yeux. Je ne vais pas te mordre, ? taquina-t-il, affichant un sourire ¨¤ pleines dents. Il remarqua que le gar?on bougeait l¨¦g¨¨rement, mais il n''y eut pas d''autre r¨¦ponse. L''Homme se tourna vers le ciel de frustration avant de s''approcher du jeune homme. "Victus," jura-t-il, "je ne vais pas te manger..." -D¨¦gage !- l''interrompit le gar?on, debout avec un couteau ¨¤ la main- Je n''ai pas peur d''utiliser ?a ! avertit-il, ses jambes soutenant h¨¦b¨¦t¨¦ le reste de son corps dans une tentative de prot¨¦ger la cr¨¦ature affaiblie. L''Homme consid¨¦ra le gar?on avec scepticisme. Il trouva la posture du gar?on qui secouait ses bottes alors qu''il brandissait un petit poignard presque amusante, sinon si path¨¦tique. "Une belle lame que tu as l¨¤." Dommage que vous ne sachiez pas comment l''utiliser. ? Cela ne veut pas dire que j''h¨¦siterai ¨¤ te faire du mal, ¨¦tranger. Je te pr¨¦viens-. L''adolescent fit un pas en arri¨¨re, sa voix tremblante et rauque trahissant ses intentions. Levant innocemment les mains, l''homme r¨¦pondit : ? ¨¦coute, s¨¦rieusement, je ne veux pas te faire de mal. D¨¦tendez-vous, d''accord ? Son calme n''apaisa pas le gar?on qui trouvait la situation et L''homme plut?t hostiles. D''apr¨¨s l''apparence de sa tenue, il n''y avait qu''une seule d¨¦finition claire que le gar?on pouvait atteindre. T-Tu es une sorte de tueur, n''est-ce pas ? demanda-t-il, une pointe d''inqui¨¦tude trahissant ses paroles. L''Homme chercha une meilleure explication, mais abandonna, avec un simple haussement d''¨¦paules. ¡ª Comme tu es dur. Ne le sommes-nous pas tous ces jours-ci ? L''Homme r¨¦pondit avec d¨¦sinvolture avant de baisser les yeux : "Votre ami Cryptide a l''air un peu rude," commenta-t-il, pointant un doigt inactif vers le canid¨¦. Irrit¨¦ par sa position apparemment sans espoir, l''homme luxuriant lui a cri¨¦ : "Et cela vous d¨¦range-t-il d''une quelconque mani¨¨re ?!" "Non, je ne vois pas pourquoi je devrais," r¨¦pondit-il, ¨¦bouriffant ses cheveux de confusion. "Vous vous connaissez ?" "Es que j''ai vraiment besoin d''une excuse pour ¨ºtre une personne d¨¦cente?" cria d¨¦sesp¨¦r¨¦ment le gar?on. Secouant la t¨ºte, l''homme a r¨¦pondu: ?Non, bien s?r que non. C''est ¨¦trange qu''un jeune homme soit si dispos¨¦ ¨¤... Il s''arr¨ºta, choisissant de ne pas finir sa phrase. Alors que l''Homme d¨¦tournait le regard, le gar?on, sentant un aper?u de l''ouverture, se retourna soudainement et prit la cr¨¦ature sous son bras. Il r¨¦ussit ¨¤ courir quelques enjamb¨¦es avant que son pied ne se coince sous une racine expos¨¦e, le faisant chanceler et tomber avec un g¨¦missement d''agonie. L''homme recula d''embarras et s''approcha du couple. Il prit la jambe du gar?on et l''examina attentivement. Et si tu te calmais ? C''¨¦tait un sale coup. On dirait que tu t''es foul¨¦ la cheville, mon gar?on. Les mains de l''Homme gliss¨¨rent vers la plaie, mais se fig¨¨rent fermement lorsque l''adolescent se tordit la jambe. L''homme haussa un sourcil en guise de jugement ¨¤ son patient : ? ?a ne gu¨¦rira pas si tu le laisses comme ?a, tu sais ? Apr¨¨s quelques instants de r¨¦flexion douloureuse, le gar?on poussa un lourd soupir et hocha la t¨ºte. Oui, je vais le faire rapidement. Gardant sa prise ferme, l''homme a soudainement tordu sa cheville en position avec un claquement angoissant aux os. Le gar?on frissonna, criant, sa t¨ºte heurtant le sol alors que la sueur coulait sur son front rid¨¦. Son travail termin¨¦, l''Homme se leva et tendit la main au gar?on. Pendant que le gar?on se reposait ind¨¦cis, hochant ¨¦galement la t¨ºte pour son aide, l''homme a commenc¨¦ ¨¤ ramasser et ¨¤ porter la cr¨¦ature, puis ¨¤ commencer sa marche. -Il commence ¨¤ faire noir. Tu devrais ¨ºtre ¨¤ la maison, gamin, ? l''avertit-il s¨¦v¨¨rement mais avec un air inquiet. "Ngh... je sais, mais j''ai ¨¦t¨¦ pris dans... ce gachis," r¨¦pondit le gar?on, toujours m¨¦fiant vis-¨¤-vis de l''¨¦tranger, mais trop fatigu¨¦ pour discuter. demanda-t-il en regardant l''animal bless¨¦ dans les bras de son ¨¦trange et opportun sauveur. Le chien est apparu mort, mais il a not¨¦ qu''il ¨¦tait inconscient en prenant des respirations lentes. "Elle ira bien, j''en suis s?r." Les Cryptids sont des batards t¨ºtus. ? L''Homme tenta de le r¨¦conforter, un sourire rassurant se formant sur son visage. Apr¨¨s une br¨¨ve marche de silence entre eux deux, ils s''approch¨¨rent lentement de la lisi¨¨re de la for¨ºt, juste au moment o¨´ les derniers rayons du soleil mena?aient de s''estomper. Voyant que l''inconnu avait ¨¦t¨¦ honorable dans ses intentions, le gar?on prit la parole. "Je m''appelle To... ¡ª Tokken. De la famille Tsuki. Et ouais mon gars ? interrompit l''homme avec un rire narquois. "H-Comment as-tu su...?" demanda le gar?on, surpris par la soudaine connaissance de l''¨¦tranger. Avec un sourire sordide et un regard vers le ciel, l''Homme expliqua : ? Indiscernable, mon gar?on. Les Tsuki adoraient leurs putains de cheveux. La famille qui a disparu du jour au lendemain. J''ai entendu dire que c''¨¦tait euh... une affaire merdique. Il regarda Tokken, qui semblait avoir perdu son enthousiasme, ne fixant solennellement rien en particulier. L''Homme secoua la t¨ºte, regardant les lumi¨¨res des vastes villes se r¨¦v¨¦ler lentement au-dessus de leurs t¨ºtes. "Je ne le saurais pas." Je n''¨¦tais pas l¨¤ ce jour-l¨¤, commen?a-t-il avec un haussement d''¨¦paules. "Oui, Mlle Insula et M. Anderson." De bons tailleurs, ils l''¨¦taient. C''est dommage que la fortune les ait trouv¨¦s si¡­ ouvertement ?, se souvient l''homme, les mots se coin?ant dans sa gorge face ¨¤ l''expression sombre de l''adolescent. Il a ajout¨¦ : ? J''ai entendu dire qu''ils euh¡­ ils ont nomm¨¦ leur fils d''apr¨¨s la d¨¦pendance au poker de l''homme, n''est-ce pas ? Il laissa ¨¦chapper un rire amical et parvint ¨¤ esquisser un petit sourire qui traversa la tristesse du gar?on. "Ouais... c''¨¦tait assez grave", a admis Tokken, avant d''ajouter avec un petit rire : " Bien que je me fiche du nom. " L''Homme rit. "Ouais, mais ne t''attends pas ¨¤ ce que le casino t''ouvre encore, gamin." Si tu as h¨¦rit¨¦ de quelque chose de ton p¨¨re, tu vas vider la maison ?, a-t-il plaisant¨¦, repoussant le gar?on et recevant un air renfrogn¨¦. Atteignant enfin les limites de la ville, le couple atteignit bient?t la fa?ade d''un batiment blanc de grande taille. Un h?pital d¨¦di¨¦ ¨¤ tous les ¨ºtres possibles : du simple animal et de l''homme ordinaire, aux Cryptides les plus monstrueux. Tous les bless¨¦s ¨¦taient les bienvenus : un sanctuaire paisible pour ¨¦chapper temporairement aux dangers du monde ext¨¦rieur... du moins jusqu''¨¤ ce que les officiers vous expulsent.If you come across this story on Amazon, it''s taken without permission from the author. Report it. "Je pense que je peux marcher maintenant." Merci. ? Tokken hocha la t¨ºte avec reconnaissance, tendit la main derri¨¨re son bras et ramassa le petit. En entrant dans le complexe, il fut surpris de trouver l''Homme marchant derri¨¨re lui. Se retournant, le jeune homme demanda. "Es-tu bless¨¦?" "Non," r¨¦pondit l''homme cat¨¦goriquement. Il n''y a pas d''endroits au monde qui soient s?rs pour les jeunes de nos jours ?, a-t-il d¨¦clar¨¦ d''un ton neutre. Se sentant quelque peu condescendant, Tokken se d¨¦tourna du regard inquiet de l''inconnu et alla chercher de l''aide pour la b¨ºte bless¨¦e qui dormait dans ses bras. Se dirigeant vers un comptoir, il expliqua rapidement la situation ¨¤ une femme aux cheveux orange pale que l''on pouvait voir assise ¨¤ son stand. Il ¨¦tait clair qu''il avait eu tr¨¨s peu d''heures de repos, mais il faisait de son mieux pour suivre les divagations pr¨¦cipit¨¦es de l''adolescent. Apr¨¨s avoir hoch¨¦ la t¨ºte avec des bourdonnements silencieux, la femme ¨¦tonnamment grande s''est finalement pouss¨¦e hors de sa vieille chaise pivotante et a allong¨¦ ses jambes raides. ¨¤ contrec?ur, il contourna le bureau et s''engagea dans le couloir. -Bien s?r. Salle 6A, baie 2. Tu viens avec moi, d¨¦clara-t-elle, faisant signe ¨¤ Tokken de la suivre avec une brosse paresseuse dans ses cheveux blancs argent¨¦s. Gonflant ses joues de frustration, Tokken suivit l''infirmi¨¨re, inconscient des regards subtils que son sauveur humain leur lan?a depuis le couloir. Alors qu''ils disparaissaient de la vue de l''Homme, l''infirmi¨¨re soupira d¨¦sagr¨¦ablement avec un m¨¦lange de fatigue et de soulagement. ? Victus, c''est brutal l¨¤-bas. Ils ne laissent pas le personnel reprendre son souffle; C''est un miracle si tu r¨¦ussis ¨¤ te faufiler dans une pause d¨¦jeuner ces temps-ci, se plaignit-il en faisant craquer son cou. Je suis fatigu¨¦, affam¨¦ et en d¨¦tresse. S¨¦rieusement, comment vous attendez-vous ¨¤ un travail de qualit¨¦ si... ? continua-t-il, mais son ton enjou¨¦ s''estompa quand il capta le regard absent du gar?on du coin de l''?il. Il ¨¦tait obs¨¦d¨¦ par le corps de la b¨ºte juv¨¦nile bless¨¦e, comme s''il avait peur qu''une nouvelle blessure n''apparaisse soudainement. Serrant les dents, il cracha d''un ton exag¨¦r¨¦ : ? Tu ¨¦coutes, morveux ? "J''ai voyag¨¦ ¨¤ travers cette for¨ºt tant de fois en¡­ deux ans, je pense ?" Je n''ai jamais rien vu de semblable ¨¤ cette cr¨¦ature auparavant ?, a-t-il expliqu¨¦. Malgr¨¦ sa col¨¨re initiale, l''infirmi¨¨re a failli se heurter aux personnes qui s''approchaient alors qu''elle ¨¦tait intrigu¨¦e par l''histoire de Tokken. "Je ne sais pas pourquoi j''ai d¨¦cid¨¦ de l''aider", a-t-il poursuivi. Je suppose qu''¨¤ l''¨¦poque, j''avais l''impression que c''¨¦tait la bonne chose ¨¤ faire. Qui sait¡­ ? Tokken soupira, serrant fermement la cr¨¦ature pour ne pas la faire tomber accidentellement. Il m''a quand m¨ºme sauv¨¦. C''est ce qui m''a pris par surprise. Je comprends que les Cryptides ont de l''intellect, mais les sauvageons ne sont g¨¦n¨¦ralement pas int¨¦ress¨¦s ¨¤ moins que... ? Peut-¨ºtre qu''il t''a pris pour un membre de la meute ? l''interrompit l''infirmi¨¨re, agitant sciemment les mains en l''air pendant qu''elle expliquait. Les hurleurs sont connus pour former parfois des colonies intersp¨¦cifiques. Il a l''air assez jeune. Tokken la regarda bri¨¨vement et r¨¦fl¨¦chit. "Alors ils s''appellent des Hurleurs ?" Je vois... Eh bien, je pense que l''amener ici pour de l''aide est juste, compte tenu de sa situation. "C''est une fille, au fait," corrigea-t-il nonchalamment. Ne laissez pas un Cryptid vous surprendre ¨¤ les appeler autrement que d''habitude. Ils sont connus pour ¨ºtre sensibles ¨¤ ?a, tu sais ? "Je suppose que cela a du sens. Ce n''est pas non plus juste que nous les appelions des monstres. Je veux dire, ils sont comme nous, n''est-ce pas ? demanda-t-il en regardant la grande auxiliaire, esp¨¦rant qu''elle approuverait ses m?urs. ? Intellectuellement parlant ? Le pouvoir peut g¨¦n¨¦ralement ¨ºtre. Mais ils sont sauvages, ne l''oubliez pas. Nous, les humains, devons nous serrer les coudes si nous voulons faire face ¨¤ leurs gros et puissants fagots. ¡ª S''approchant de l''oreille du gar?on, il murmura : ¡ª Si tu me demandes ? Une soci¨¦t¨¦ ne devrait pas avoir ¨¤ coexister avec quelque chose que la majorit¨¦ craint. Alors que l''infirmi¨¨re reculait avant qu''ils n''approchent de leur destination, Tokken ne put s''emp¨ºcher de soupirer et de regarder la cr¨¦ature dans ses bras. Pendant un instant, elle jura avoir vu un froncement de sourcils sur son visage. ? ? ? ? Frappant le sol avec sa botte, The Ragged Leather Man attendait avec un teint terne et d¨¦chiquet¨¦. Le tapotement incessant de sa chaussure contre le sol de pierre d¨¦plut ¨¤ certains des autres patients qui attendaient, leurs regards silencieux r¨¦fut¨¦s par un claquement de dents intimidant. Il se leva brusquement, marchant vers la porte. Il s''est arr¨ºt¨¦ dehors pour respirer l''air sale. Attendant patiemment, il entendit bient?t le battement d''ailes ainsi que le bruit sourd d''un poids perceptible frappant le sol. Sans m¨ºme offrir un regard vers l''apparition soudaine d''un ¨ºtre ang¨¦lique, il parla. ¡ªCorvus. "Bonsoir, Gardien," r¨¦pondit-il, une pointe de moquerie dans sa voix mature et effront¨¦e. Regardant l''horizon d''une soci¨¦t¨¦ crue, le v¨¦t¨¦ran riait l¨¦g¨¨rement en crachant par terre. -Fermer. Que dit Alpha ? ¡ª Il veut te parler. Jamais il n''oserait donner des ordres ¨¤ une supr¨¦matie diligente. Non pas qu''il ne pouvait pas. ? ? L''ange ? connu sous le nom de Corvus gloussa, continuant. La confiance est son style. Il parierait que vos strat¨¦gies fonctionnent mieux que les siennes, vous ne pensez pas ? Reniflant ¨¤ la fois de frustration et d''amusement, l''Homme r¨¦pondit avec une inqui¨¦tude visible. "Oui, mais le chef des hommes devrait donner des ordres." La derni¨¨re chose dont nous avons besoin est que les gens pensent qu''ils sont trop faibles pour diriger le pays. Hochant la t¨ºte, Corvus leva les yeux vers le ciel nuageux de pollution. "Ce gar?on, est-il...?" ? Le dernier vestige vivant de la famille du tailleur, oui. ? Alors le gar?on a r¨¦ussi ¨¤ survivre ? Cela semble difficile ¨¤ croire. Es-tu s?r que ce n''est pas un Cam¨¦l¨¦on ? "Non, bien s?r," r¨¦pondit l''Homme avec assurance. Corvus haussa un sourcil et haussa les ¨¦paules, les yeux ferm¨¦s de r¨¦signation. Son souffle fut interrompu par une br¨¨ve s¨¦quence de coups de feu bruyants ¨¤ une certaine distance, faisant ¨¦cho sur les murs des batiments gigantesques. Soupirant presque simultan¨¦ment, l''homme pressa un pouce contre son front tout en grognant. ? A?e¡­ Trente putains de minutes, les gens. Trente minutes sanglantes, marmonna-t-il d¨¦sesp¨¦r¨¦ment. Corvus sourit maladroitement, luttant contre l''envie de ricaner aux d¨¦pens de l''autre. Avec une main pos¨¦e sur la poign¨¦e de son ¨¦p¨¦e gain¨¦e, l''ange parla. ? Allons nous d¨¦gourdir les jambes, d''accord ? ? proposa-t-il, un sourire aux l¨¨vres. Avec un bref sprint, le Corvus, inspir¨¦ par la bataille, bondit haut dans les airs, prenant son envol dans une magnifique pouss¨¦e d''¨¦nergie vers l''avant, le propulsant plusieurs m¨¨tres en avant. Avec un grognement fatigu¨¦, l''Homme regarda vers l''h?pital, comme s''il s''attendait ¨¤ ce que l''adolescent ¨¦merge au moment o¨´ ses yeux se focaliseraient sur leur cible. Sa d¨¦ception fut de courte dur¨¦e alors qu''il regardait la ville, prenant une profonde inspiration alors que ses l¨¨vres formaient lentement un sourire. C''est ma maison, pensa-t-il, et ces imb¨¦ciles mon peuple. Avec un dernier coup d''?il ¨¤ son environnement, lui aussi se d¨¦p¨ºcha de trouver la perturbation au loin. Apr¨¨s quelques minutes de tr¨¦buchement et d''enqu¨ºte, il s''est retrouv¨¦ pr¨¨s de la source pr¨¦sum¨¦e du bruit. Une all¨¦e ¨¤ sa droite r¨¦v¨¦lerait s?rement le danger auquel il ¨¦tait s?r d''¨ºtre confront¨¦. Il s''arr¨ºta, une ¨¦trange h¨¦sitation arr¨ºtant son pas. Cela le rendait confus, mais quelque chose ne lui semblait pas aussi juste que la rencontre moyenne avec un Cryptid sans instruction ou les mauvaises affaires d''un criminel. Secouant ses pens¨¦es inhabituelles, il tourna au coin de la rue, seulement pour voir une b¨ºte ressemblant ¨¤ une hy¨¨ne manger ce qui semblait ¨ºtre le contenu d''un sac poubelle tomb¨¦. Avec un sourcil lev¨¦, il rit de sa propre stupidit¨¦. Tu vieillis, mec. Secouant la t¨ºte, il choisit de siffler ¨¤ la cr¨¦ature pour la chasser. La b¨ºte le regarda, mais se remit bient?t ¨¤ manger les produits p¨¦rim¨¦s. Avec un grognement presque imperceptible, l''homme a sorti un pistolet plaqu¨¦ or d''un poids significatif et a tir¨¦ en l''air; le bruit ¨¦tait presque aussi fort que des coups de canon. Le chien errant s''est imm¨¦diatement enfui, faisant tomber plusieurs autres conteneurs au sol. "Putain !" Sale de caniche de merde¡­ ? grogna-t-il, ¨¤ personne en particulier. Atteignant sous sa veste, il sortit une flasque en m¨¦tal pour avaler une partie de son contenu, grima?ant au go?t. ? Boire au travail. Admirable attitude, brigadier, dit une voix m?re, se moquant de lui. Gagnant le reniflement du coupable, l''Homme se tourna vers la voix. Derri¨¨re lui se tenait ce qui semblait ¨ºtre un officier, v¨ºtu de la t¨ºte aux pieds d''une douce armure bleu clair semblable ¨¤ une fine combinaison spatiale, et transportant des quantit¨¦s similaires de gadgets et de gadgets. Le casque, qui ressemblait ¨¤ un casque de la taille d''un casque d''astronaute, avait une visi¨¨re de la taille d''un visage, sur¨¦lev¨¦e pour r¨¦v¨¦ler les traits du porteur. Un homme d''une quarantaine d''ann¨¦es le regarda, une expression joviale sur le visage alors qu''il se moquait l¨¦g¨¨rement de son subordonn¨¦. Celui qu''il consid¨¦rait comme un ami. Un sourire rampant sur le visage du buveur coupable, il haussa les ¨¦paules en signe d''accord. "Bonjour, K¨¦vin.¡± ? Et recourir ¨¤ un travail aussi pitoyable ? Tu m''adresseras formellement si tu veux garder cette promotion, hein ? continua-t-il, sa frustration exag¨¦r¨¦e avec humour. ? D¨¦sol¨¦, g¨¦n¨¦ral. Nous, les vieux idiots, perdons nos rep¨¨res de temps en temps, hein ? Donnez la b¨¦n¨¦diction ¨¤ un proche. Je ne peux pas vivre de cette eau f¨¦tide. ? Le vieil homme en lambeaux gloussa, toussant comme s''il venait d''une sorte de chatiment karmique. -Oui. Peut-¨ºtre un rasoir en bonus ? r¨¦pondit Kev en jouant avec . Je ne proposerai pas de boissons, bobo. Tu seras mort plus t?t que n¨¦cessaire si tu continues comme ?a. ? Regardant une tour d''horloge, il continua. Alpha veut que vous le voyiez. Peut-¨ºtre que si je marche avec toi, tu ¨¦couteras vraiment, hein ? ¡ªTsk. Ce n''est pas possible, g¨¦n¨¦ral. Je dois r¨¦cup¨¦rer un gar?on d¨¨s que possible. -C''est un ordre. On peut envoyer une ¨¦quipe si c''est urgent, r¨¦pliqua Kev en le regardant du coin de l''?il. Levant les bras en signe de d¨¦faite, l''homme a abandonn¨¦. "Tu regardes ¨¤ travers moi, hein, batard ?" "D''accord, allons-y," continua-t-il en passant derri¨¨re lui. Kev s''est d¨¦plac¨¦ ¨¤ ses c?t¨¦s et a commenc¨¦ ¨¤ demander. "O¨´ est ton costume, ''E''?" -¨¦clat¨¦. Nos amis de Y¨¢nksi ne s''entendent pas avec les ¨¦trangers, semble-t-il. " Des incidents ? " demanda Kev en haussant un sourcil suspicieux. ?Ils ont r¨¦ussi ¨¤ abattre un gars en costume Nynx. Pour l''amour de Victus, s''il n''y en avait pas, je sourirais ?, r¨¦pondit l''Homme. -Justement. Des d¨¦c¨¨s confirm¨¦s ? Alors qu''il posait cette question, une petite pierre heurta l''¨¦paule blind¨¦e du g¨¦n¨¦ral, ricochant sans incident. "Seize ans", a avou¨¦ l''homme, d¨¦gainant son gros pistolet avant de tirer n¨¦gligemment sur le manifestant silencieux, manquant sa cible expr¨¨s, on pouvait s''y attendre. D''une voix col¨¦rique, il aboya : ? Et j''en ferai dix-sept si tu recommences cette merde, tu sais ? Avec un rire bruyant, le g¨¦n¨¦ral arracha prestement l''arme des mains de l''homme. "Victus, mec !" Tenez-vous bien, nous ne sommes pas des sauvages ! protesta Kev entre deux rires. Alors que le couple continuait ¨¤ marcher dans le quartier dense, une pens¨¦e continuait de harceler le soldat. "Ne t''arr¨ºte pas," pensa l''Homme, "?a ira." ? ? ? ? Assis ¨¤ c?t¨¦ de son sauveur alit¨¦, Tokken ne put s''emp¨ºcher d''¨ºtre pris dans ses pens¨¦es. Que penserait cette petite b¨ºte intellectuelle de son d¨¦placement ? R¨¦agiriez-vous calmement ou feriez-vous de l''hyperventilation ? Essayerait-elle de le tuer¡­ ? L''infirmi¨¨re qui soignait les blessures de l''enfant ne put s''emp¨ºcher de regarder les ¨¦gratignures de l''enfant. Dieu sait d''o¨´ vient ce gar?on. Il aurait pu facilement ¨¦chapper ¨¤ un kidnapping avec sa tenue couverte de terre. Il ressentit le besoin de mettre son nez dans ses exp¨¦riences, mais retint ces questions. "Je m''appelle Caroline," dit-elle, une l¨¦g¨¨re ¨¦gratignure dans la voix apr¨¨s avoir rompu le silence extr¨ºmement g¨ºnant. "Tokken," r¨¦pondit-il simplement, sa voix plate et concentr¨¦e. L''infirmi¨¨re fron?a les sourcils, soupirant ¨¤ sa r¨¦ponse. Agitant le poignet, il parla d''un ton irrit¨¦. ? Victus, je d¨¦teste les types silencieux. Vous attendez-vous ¨¤ ce qu''une fille tombe amoureuse de vous en ¨¦tant si calme ? s''¨¦cria-t-il en s''emportant. Remarquant le regard silencieux du jeune homme, elle d¨¦glutit difficilement. -OK d''accord. Je vais m''occuper de mes affaires, conc¨¦da-t-il, reportant son attention sur la cr¨¦ature en question. Apr¨¨s quelques minutes de silence et quelques regards subtils de Caroline, le gar?on parla enfin. ? Je suis d¨¦sol¨¦¡­ ? dit-il en soupirant. -Cela n''a pas d''importance... - -Non vraiment. Je n''ai pas parl¨¦ ¨¤ beaucoup de gens depuis que j''ai commenc¨¦ ¨¤ vivre seul, et maintenant, tout d''un coup, c''est comme si on m''injectait dans une soci¨¦t¨¦ dont je ne me soucie pas du tout ?, a-t-il admis, la voix douloureuse alors que il caressa la fourrure de la cr¨¦ature. ? Tu n''es pas tr¨¨s patriotique¡­ ? murmura-t-elle en riant. Elle est belle. Tu tiens ¨¤ elle, hein ? ? Qu-quoi ? ? Je n''ai m¨ºme pas parl¨¦ ¨¤ cette chose ! Autant que je sache, il ne sait m¨ºme pas parler...! H¨¦? Il arr¨ºta ses divagations quand il remarqua qu''elle commen?ait ¨¤ rire. -Voil¨¤. Enfin, un peu d''¨¦nergie dans cette pi¨¨ce. On ne peut pas ramener les gens ¨¤ la vie, mais ?a ne veut pas dire qu''on profite de toute absence de vie, tu sais ? Il la regarda, les yeux pliss¨¦s de l¨¦g¨¨re frustration. Se concentrant sur le Hurleur, il regarda la douce respiration de la b¨ºte. Malgr¨¦ sa race, elle semblait si d¨¦licate. Vuln¨¦rable. Il ressemble plus ¨¤ un chiot qu''¨¤ une b¨ºte. Est-ce que je peux penser ¨¤ elle comme quelque chose comme ?a... ? songea-t-il, transpirant un peu alors que l''adr¨¦naline commen?ait ¨¤ se r¨¦pandre dans son sang. Il aurait bient?t ¨¤ affronter un tel ¨ºtre, et le temps lui manquait. Caroline roula des yeux et s''assit pour boire son caf¨¦ en confirmant que les signes vitaux de la cr¨¦ature s''¨¦taient stabilis¨¦s. Il prit une longue gorg¨¦e presque arrogante alors qu''il commen?ait ¨¤ jouer avec son t¨¦l¨¦phone. Tokken la regarda s''asseoir sans rien faire, la regardant avec un sentiment cuisant de trahison dans son esprit. "Avez-vous choisi cette carri¨¨re pour aider les gens...?" Il se mordit la l¨¨vre en d¨¦tournant les yeux, ne voulant pas la surprendre avec son regard. Pas avec ces yeux. ? Alors pourquoi n''es-tu pas¡­ ? Ses pens¨¦es ont ¨¦t¨¦ interrompues par un coup de feu venant de l''ext¨¦rieur, suivi d''un vacarme. Cela semblait relativement proche. Le gar?on sursauta sur son si¨¨ge au bruit, se sentant comme si quelqu''un venait de sonner une cloche qui pr¨¦tendait que quelqu''un avait perdu la vie. L''id¨¦e ¨¦tait terrifiante, mais l''infirmi¨¨re semblait plus boulevers¨¦e qu''autre chose, gagnant plus de la col¨¨re silencieuse du gar?on. -Avez-vous entendu que? demanda-t-il, sa question ressemblant plus ¨¤ une exigence qu''¨¤ une question. Elle le regarda avec scepticisme. ? C''¨¦tait plus fort que mon r¨¦veil. Bien s?r que je l''ai entendu, ? r¨¦pondit-elle, confuse par les intentions du gar?on. ? Et ?a ne te concerne pas ? "Comment pensez-vous que ces gens se retrouvent ici?" -Ce n''est pas... ? Vous n''¨ºtes pas de la ville, n''est-ce pas ? ? ¡­ Non, ? admit-il, regardant par la fen¨ºtre pour des r¨¦ponses. En entendant cela, l''infirmi¨¨re a simplement lev¨¦ les pieds. ? Ouais, c''est comme ?a que ?a marche ici. Depuis que le Syndicat tenait la police aux couilles, peu de gens se souciaient de se jeter la main pendant les d¨¦bats. Ajoutez Wild Cryptids ¨¤ l''¨¦quation et vous obtenez une secousse catastrophique. N''allez nulle part seul et ne vous m¨ºlez pas des affaires de qui que ce soit, ¨¤ moins que vous ne soyez pr¨ºt pour quelqu''un. Ou une douzaine de ''quelqu''un'', si tu es sp¨¦cial, continua-t-il en agitant la main avec d¨¦dain. Tokken haussa un sourcil, incapable de comprendre ¨¤ quel point elle semblait accepter les circonstances d¨¦sastreuses que cette ville semblait endurer. Ne voulant pas remettre en question la dure r¨¦alit¨¦ avec sa na?vet¨¦, le gar?on a choisi de simplement regarder par la fen¨ºtre une fois de plus, esp¨¦rant que quelque chose le d¨¦tournerait de ses conflits int¨¦rieurs d¨¦chirants. Cependant, il se retourna pr¨¦cipitamment lorsqu''il entendit les doux g¨¦missements de la Cryptide allong¨¦e sur le lit, se r¨¦veillant de son sommeil. Regardant autour d''elle avec des yeux pliss¨¦s, elle a eu recours ¨¤ lever une patte pour prot¨¦ger ses yeux des lumi¨¨res vives de la pi¨¨ce. Dans un mouvement rapide, Tokken se leva et courut vers l''interrupteur le plus proche, tr¨¦buchant sur son chemin alors qu''il ¨¦teignait maladroitement les lampes invasives de la pi¨¨ce. Caroline le regarda de c?t¨¦, choisissant de se concentrer sur son t¨¦l¨¦phone. Courant aux c?t¨¦s de la cr¨¦ature bless¨¦e, elle sentit une sueur froide commencer ¨¤ se former sur son front alors qu''elle devenait lentement visible pour elle. En regardant autour d''elle, la cr¨¦ature semblait effray¨¦e, plut?t p¨¦trifi¨¦e, mais quand m¨ºme. Son ¨¦nergie ¨¦tait presque ¨¦puis¨¦e, toute tentative de courir ne serait qu''une erreur potentiellement douloureuse. Remarquant son expression, Tokken ne put s''emp¨ºcher d''avoir piti¨¦ d''elle. "Ehm... bon apr¨¨s-midi," salua-t-il, essayant de rester calme pour ne pas intimider la b¨ºte, lui offrant un doux sourire. Je suis d¨¦sol¨¦ si ce n''¨¦tait pas¡­ ce ¨¤ quoi vous vous attendiez. Tu te sens bien¡­? demanda-t-il, l''inqui¨¦tude grandissant lentement sur son visage. Attendant patiemment une r¨¦ponse, elle ¨¦carquilla soudain les yeux en s''en rendant compte. Regardant l''infirmi¨¨re d¨¦sint¨¦ress¨¦e avec un air de pur embarras, elle demanda. -Attend! Cette chose peut parler, non ? cria-t-il fr¨¦n¨¦tiquement. ? As-tu envie de mourir ? ?a s''appelle "elle", idiot ! Et qu''est-ce que j''en sais ! Tu l''as tra?n¨¦e hors de ce putain de bois ! Qu''est-ce que je suis, une sorci¨¨re ? hurla-t-elle, un air indign¨¦ sur le visage. ? A-Ah, c''est vrai¡­ ? Il regarda vers la b¨ºte la plus d¨¦sempar¨¦e, se grattant l¨¦g¨¨rement la t¨ºte. -D¨¦sol¨¦. Parlez-vous, petit...? demanda-t-il, essayant de garder son sang-froid. L''infirmi¨¨re rit de son choix de mots, faisant claquer sa langue. Regardant la paire avec une expression effray¨¦e, la cr¨¦ature g¨¦mit simplement avant de prot¨¦ger son visage du mal. L¨¦g¨¨rement d¨¦courag¨¦, Tokken recula un peu, ne voulant pas aigrir davantage ses pens¨¦es ¨¤ son sujet. Apr¨¨s quelques longues secondes, l''infirmi¨¨re se leva pour v¨¦rifier la b¨ºte une derni¨¨re fois avant de partir, pla?ant n¨¦gligemment sa main sur le chien surpris pour inspecter les blessures qui justifiaient un traitement suppl¨¦mentaire. Apr¨¨s quelques secondes, la b¨ºte hurla avant de grogner instinctivement, exposant ses dents diaboliquement ac¨¦r¨¦es. Caroline retira ses mains par r¨¦flexe, perdant momentan¨¦ment l''¨¦quilibre. Apr¨¨s avoir r¨¦cup¨¦r¨¦, l''infirmi¨¨re fron?a les sourcils de frustration face au comportement de la b¨ºte. ? Vicks, quelle fa?on de montrer sa gratitude. Donnez un peu de respect ¨¤ votre sauveur ! J''aurais d? la v¨¦rifier pour voir si elle avait la rage ! protesta Caroline, feignant l''offense avec un sourire subtil. Cela dit... C''est bien que tu aies de l''esprit. As-tu besoin que je t''apporte quelque chose ? Un peu d''eau froide ? offrit-elle en riant toute seule. ¨¤ cela, Tokken ne put s''emp¨ºcher de demander. "H-H¨¦, ?a te d¨¦rangerait de me servir une tasse de¡­ ?" - Prends ta vie, ''ch¨¦ri''. Je ne dirige pas une association caritative ici, ? cracha-t-elle, se tournant pour quitter la pi¨¨ce avec un rire silencieux alors qu''elle s''¨¦loignait. Comprenant sa subtilit¨¦ pour une fois, Tokken ne put s''emp¨ºcher de sourire en lui-m¨ºme, se retournant vers la b¨ºte pour laquelle il avait risqu¨¦ sa vie. La b¨ºte qui l''a sauv¨¦ pour l''avoir sauv¨¦. "Elle a l''air... m¨¦chante," dit finalement la b¨ºte, ¨¤ la surprise du gar?on. Se souvenant que ce n''¨¦tait pas un animal, il a choisi de ne pas forcer. ?Eh bien, ils doivent s''amuser. J''imagine que travailler dans un endroit comme celui-ci n''est pas toujours aussi agr¨¦able... mais peu importe ! Est-ce que ?a va? es-tu endolori? demanda-t-il, h¨¦sitant ¨¤ l''inspecter lui-m¨ºme. "Je vais... je vais bien... o¨´ suis-je ?" demanda-t-elle, le visage empourpr¨¦ alors que sa voix semblait trembler d''embarras. ? Vous ¨ºtes dans un h?pital. Vous avez perdu connaissance, alors je vous ai amen¨¦ ici. Tu t''es fait tr¨¨s mal l¨¤-bas, tu sais ? Le gar?on condamna son anxi¨¦t¨¦ croissante, peu habitu¨¦ ¨¤ devoir parler seul avec un ¨¦tranger aussi particulier ; le fardeau de r¨¦conforter la cr¨¦ature bless¨¦e sur ses ¨¦paules. -Un h?pital¡­? Vous voulez dire un lieu humain ? R¨¦alisant cela, il a commenc¨¦ ¨¤ comprendre les complexit¨¦s de son emplacement imm¨¦diat. Avec un sourire nerveux, Tokken ¨¦carta innocemment les mains. -Attend! Ne panique pas! C''est bon, je le jure. Bien que je suppose que cela ne veut pas dire grand-chose venant de moi¡­ ? Dans sa tentative de la convaincre de se perdre dans son propre ¨¦lan, le gar?on sentit sa voix s''¨¦teindre. D¨¦cidant de ne pas ¨ºtre si cruelle face ¨¤ son malaise, la b¨ºte s''¨¦claircit la gorge avant de parler. "Je m''appelle Chlo¨¦... quel est le tien ?" demanda la b¨ºte, brisant sa timidit¨¦ naturelle pour au moins r¨¦gler les pr¨¦sentations. Avec une vague de soulagement, le gar?on lui sourit nerveusement. "Chloe!" C''est un euh... Joli nom ! Je m''appelle Tokken. Juste Tokken. Avec un petit sourire sur son visage, Chlo¨¦ a r¨¦pondu. ? Eh bien¡­ eh bien moi c''est Chlo¨¦¡­juste Chlo¨¦.